Philippe Da Costa, ancien joueur de Division d’Honneur à St-Denis, est devenu arbitre depuis 2014, il nous parle de cette fonction si particulière.
Philippe, quel a été ton parcours pour en arriver là ?
Je suis passé par la case « joueur » assez longtemps, peut-être un peu trop même.
Mon parcours est assez simple, j’ai eu la chance d’évoluer en ligue dans toutes mes catégories, même chez les Jeunes. Puis des soucis de santé m’ont obligé à arrêter. Après une longue convalescence de 5 ans, j’ai voulu rependre mais ce n’était plus pareil. D’un naturel plutôt curieux, j’ai voulu découvrir le monde de l’arbitrage.
« Le Football, un sport génial, l’Arbitre, un Homme spécial ! »
Regrettes tu ce choix?
A un moment de ma carrière, l’arbitrage m’avait déjà attiré mais on m’a fait comprendre qu’il faudrait faire un choix et donc j’ai opté pour la pratique du football.
Cela m’a toujours intrigué et maintenant que je suis « dedans », je ne regrette pas du tout ce choix. Le football c’est un sport génial et l’arbitre, un Homme spécial !
J’ai tellement appris humainement et socialement grâce à l’arbitrage. Mais oui j’ai un regret. Celui de ne pas m’être lancé dans cette aventure avant…
Souvent, je me demande : Et sI j’avais commencé à 17 ans ?
Ton regard sur le foot est-il diffèrent ?
Mon regard a effectivement changé mais ce qui a tout changé c’est que dorénavant je connais les règles !
Pourquoi le footballeur et l’arbitre sont-ils si souvent opposés ?
Souvent je ne crois pas. Je fais partie de cette catégorie d’arbitre dit « ex-joueur » qui parle beaucoup, certainement trop. Je commente, essaye de remettre dans le match certains joueurs qui s’en éloignent, je m’excuse aussi parfois lorsque je pense avoir commis une erreur.
Un joueur qui râle, qui conteste, ne cherche qu’à évacuer sa frustration, son incompréhension et souvent malheureusement sa méconnaissance des règles.
Les joueurs perdent facilement leur lucidité, je peux comprendre tant que cela reste dans certaines limites.
Par contre, je suis moins compréhensif avec les bancs. De même que venir contester après la rencontre est vraiment stérile et loin d’être constructif, je n’apprécie pas cela non plus.
Comment pourrait-on améliorer leurs relations ?
Je pense qu’il faut s’intégrer dans son club, participer, aller aux réunion, proposer des actions, participer comme n’importe quel autre licencié.
Par exemple, notre activité nécessite une très bonne condition physique donc un entraînement intensif. Pourquoi ne pas participer aux stages d’avant-saison, aux entraînements, aux mises en place tactiques où l’arbitre pourrait donner son point de vue…
Le dialogue doit être initié des deux côtés et l’on pourra certainement éclaircir quelques zones d’ombre, répondre à certaines interrogations, dépolluer certaines situations de matches.
Je suis convaincu que notre présence auprès des joueurs en dehors des rencontres renforcera nos relations.
Quelques mots pour qualifier l’arbitre ?
Athlétique, Remise en question, Observation et écoute…
Merci Philippe