Djamel HAROUN : « Le futsal c’est un show, un spectacle… »

Publié le 29/10/2019

Dans le cadre du tour principal des éliminatoires de la Coupe du Monde 2020 de Futsal qui s’est déroulé du 23 au 26 octobre 2019 sur le parquet de l’Aren’Ice de Cergy-Pontoise, où l’Équipe de France affrontait respectivement la Belgique, la Suisse et la Serbie pour une qualification pour le tour Élite, nous avons eu la chance de pouvoir nous entretenir avec Pierre JACKY, sélectionneur de l’Equipe de France Futsal, Djamel HAROUN, gardien et Capitaine ainsi que Samba KÉBÉ, évoluant tous les deux au sein du même club emblématique de l’ASC Garges Djibson futsal.

Depuis 2015, vous êtes Capitaine de l’Équipe de France. Quelle définition donneriez-vous de ce rôle central ? Ce n’est pas un rôle facile. On est une équipe qui représente différentes générations : des jeunes, des anciens. Ma plus grande bataille a été que la mayonnaise prenne entre les anciens et les jeunes. On a une jeunesse fougueuse, insouciante, remplie de talents et on a des anciens très expérimentés qui pour certains ont commencé par le football mais par leur grande expérience nationale ou internationale du futsal permettent aux jeunes de pouvoir grandir sereinement et bien protégés. C’était toute cette mayonnaise qui devait prendre pour que ça cohabite. On a des anciens qui peuvent permettre de faire comprendre aussi l’histoire du futsal en France et permettre de pouvoir avancer sereinement. C’est ce travail au quotidien qui se met en place, pas facile mais plaisant car c’est un peu un rôle de grand frère qui se détache.

Quel est votre sentiment sur le fait de jouer dans un écrin comme celui de l’Aren’Ice qui est une patinoire ? Ce n’est pas surprenant. Après avoir joué à Roubaix, au Vélodrome contre l’Ukraine, rien d’étonnant, au contraire. On a pu remarquer que le futsal peut se jouer dans n’importe quel écrin. Il suffit de l’adapter, de remettre une surface correcte, de l’habiller et on peut accueillir n’importe quel public. D’ailleurs, l’enceinte de l’Aren’Ice de Cergy s’y prête totalement. Le futsal c’est un show, un spectacle. On a une tribune ovale, comme des arènes.

 

Aujourd’hui, quel est votre objectif pour l’Equipe de France ? Se qualifier pour la Coupe du Monde. Quand on a goûté à l’Euro, on se dit qu’on va aller chercher un Mondial. Ce que l’on fait aujourd’hui, il ne faut pas le minimiser : se qualifier pour le Tour Elite, c’est une première historique. C’est un pas de géant. Encore une fois, j’ai une équipe qui a très faim et comme on dit, l’appétit vient en mangeant. Elle rêve de cette Coupe du Monde. On y va étape par étape. On a une dernière cartouche à tirer samedi (ndlr : interview réalisée vendredi 25/10), une victoire à aller chercher pour, pourquoi pas, rêver d’un tirage intéressant pour le prochain tour et faire un peu comme à l’Euro, « le petit poucet ». D’ailleurs, j’ignore si cette histoire de « petit poucet » existe encore.

Qu’est-ce que cela représente pour vous de jouer ce tour qualificatif de Coupe du Monde dans votre département sportif du Val d’Oise ? Je suis néo-gargeois depuis le mois d’août 2019. Malgré ce jeune parcours avec mon nouveau club, c’est quelque chose de particulier. J’ai passé très peu de temps au club et j’ai déjà beaucoup de soutien de la part des parents et des jeunes que j’encadre au sein du club. J’accompagne ce club dans la construction et le développement de l’école de futsal.

 Comment s’est réalisée votre intégration au Club de Garges Djibson ? J’ai l’impression d’avoir toujours vécu dans ce club, d’avoir toujours joué pour Garges Djibson. La petite histoire, c’est que Garges, depuis que j’ai commencé le futsal on se connait. Les joueurs, les dirigeants, on s’est rencontré sur les parquets. On s’est affronté par le passé mais on a tissé des liens et ce premier lien, on l’a créé avec Brice Samba, en tant que joueur, Parfait Mendy, Daniel Mendy. Ce n’est donc pas un hasard si j’exerce au sein de ce club. Dire que j’allais signer au sein du Club de Garges Djibson, pour beaucoup, cela a été fort étonnant. C’est une réalité. Tout le monde connait mon attache sportive pour Paris pendant 7 ans. Mon intégration s’est faite naturellement dans le sens où j’ai un coach qui m’a beaucoup parlé du club et c’est ce que j’attendais de savoir ce qu’était ce club de Garges. Je savais que c’était une famille, un club qui avait beaucoup de potentiel ressemblant beaucoup à celui de Roubaix dans sa culture, ses traditions et en fait, je ne me suis pas trompé. C’est un club très familial. Ma grande surprise, c’est en interne : on sent une réelle envie de professionnalisme, de vouloir faire avancer la discipline. 

Vous avez été éducateur chargé du développement du futsal et du football féminin au District des Flandres. Pouvez-vous nous parler de votre rôle d’encadrant d’éducateurs dans le cadre de la structuration du Club pour le développement du futsal ? C’est un club vraiment étonnant et j’ai accroché tout de suite. Quand j’ai demandé qu’on me présente le projet sportif, on l’a fait en profondeur, mais on m’a dit que lorsqu’un jeune vient au club, on n’a pas toujours de retour et pour qu’il puisse entrer dans la famille, on attend un investissement en retour. On dit aux jeunes qu’ils ont des compétences dans tel ou tel domaine mais on aimerait qu’ils les mettent au service du club pour pouvoir accompagner cette jeunesse que ce soit les joueurs, nous, les éducateurs. Laisser une empreinte au club où on est passé, c’est important. Aujourd’hui, ce club avait besoin de différentes compétences pour évoluer. Je me rends compte qu’il y a des éducateurs qui ont joué étant jeunes, grandi au club, qui évoluent toujours, qui sont amoureux du club. On a toute une population qui tourne autour de Garges Djibson, qui vit Garges Djibson, et je ne parle même pas de futsal. C’est réellement une famille qui demandait à être apprivoisée et séduite. C’est ce que je viens apporter aujourd’hui : une structuration des éducateurs en les formant, en accompagnant les jeunes et en mettant en avant tout mon parcours et mon expérience de gardien de futsal.

Comment liez-vous votre carrière sportive et votre emploi professionnel ? C’est avant tout la passion qui m’anime. En dehors du futsal, j’occupe le poste de chargé de mission dans l’accompagnement des associations sportives roubaisiennes. Je suis tout d’abord un passionné.

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